Tristan BERNARD

Paul Bernard, dit
Division 10

Romancier et auteur dramatique.

7 septembre 1866, Besançon

7 décembre 1947, Paris

Tristan Bernard quitte Besançon pour Paris à l’âge de quatorze ans et fait ses études au lycée Condorcet, puis à la faculté de droit. Il fait son service militaire dans les dragons. Il se destine à une carrière d’avocat, mais n’exerce jamais, préférant se tourner vers les affaires et prendre la direction d’une usine d’aluminium à Creil. Il se libère rapidement de cette fonction pour se consacrer à ses deux passions : l’écriture et le vélo, il est un temps directeur du vélodrome Buffalo à Neuilly-sur-Seine (Toulouse-Lautrec l’y a peint en 1895). Plus tard, il dirige Le Journal des vélocipédistes.

En 1891, le romancier commence à collaborer à La Revue blanche, c’est à cette occasion qu’il prend pour pseudonyme « Tristan », le nom d’un cheval sur lequel il avait misé avec succès aux courses.

En 1894, il publie en collaboration avec Pierre Veber un recueil de fantaisies, Vous m’en direz tant ! et, l’année suivante, sa première pièce, Les Pieds nickelés, un triomphe qui détermine une longue carrière de dramaturge à succès. Plusieurs de ses pièces seront d’ailleurs adaptées au cinéma.

En 1904, il fait partie de la première rédaction de L’Humanité, le journal de Jean Jaurès. Par quelques articles, il contribue en 1917 aux débuts du Canard enchaîné. Il préside les banquets pour les numéros-anniversaires du journal en 1931 et 1934. Il aurait, par ailleurs, inventé le jeu des petits chevaux.

Proche de Léon Blum, Jules Renard, Lucien Guitry, Paul Gordeaux, Marcel Pagnol, et de bien d’autres artistes, Tristan Bernard se fait connaître pour ses jeux de mots, ses romans et ses pièces, ainsi que pour ses mots croisés. Il contribue aussi largement au genre policier par son recueil Amants et Voleurs (1905), mais aussi avec plusieurs romans : L’Affaire Larcier (1907), Secrets d’État (1908), récit d’un complot contre le souverain de l’État imaginaire de Bergensland. Mathilde et ses mitaines (1912) met en scène la farfelue Mathilde Gourgeot qui préfigure le type de femme détective amateur qu’on retrouve beaucoup plus tard chez Erle Stanley Gardner, Maurice-Bernard Endrèbe et quelques autres. Le Taxi fantôme (1919) oppose un historien et un politicien véreux, qui briguent tous deux un poste d’académicien. Son avant-dernière contribution, Aux abois (1933), écrite sous forme d’un journal intime, est sous-titrée Journal d’un meurtrier. Il publie un dernier roman policier avec Visites nocturnes (1934).

Tristan Bernard est aujourd’hui principalement connu pour ses bons mots. Il a écrit 21 romans, dont plusieurs romans policiers. En 1899, il publie Mémoires d’un jeune homme rangé, titre que Marguerite Youcenar féminisera pour le premier volet de son œuvre autobiographique.
Tristan Bernard a écrit près de 70 pièces, principalement des vaudevilles fantaisistes et des comédies de mœurs.
L’anglais tel qu’on le parle a été représenté à la Comédie-Française le 1er janvier 1907, huit ans après sa création à la Comédie-Parisienne.

Pendant l’Occupation, il habitait rue Villaret-de-Joyeuse, menacé comme Juif, il se réfugie à Cannes où il vit à l’hôtel Windsor. À son ami, le scénariste Carlo Rim qui le presse de venir se cacher chez lui la nuit, il répond : « À mon âge, on ne découche plus ! » et d’ajouter : « Savez-vous que je figure dans le Petit Larousse ? On n’arrête pas quelqu’un qui figure dans le Petit Larousse». Son ami Roland Dorgelès le presse aussi de venir se cacher chez lui à la campagne. Il est arrêté avec sa femme par les Allemands en septembre 1943 alors qu’il venait d’acheter les billets de train pour le rejoindre. Arrêté en tant que juif, il est interné au camp de Drancy ; à son départ pour ce camp, il a cette phrase : « Jusqu’à présent nous vivions dans l’angoisse, désormais, nous vivrons dans l’espoir. »

Il est libéré le 21 octobre 19438 grâce à l’intervention de Sacha Guitry et de l’actrice Arletty. Il avait refusé une première fois sa libération, ne voulant pas laisser sa femme, Mamita. Il confie à l’avocat Maurice Garçon : « Je n’ai jamais aimé apprendre l’histoire mais cet embêtement n’est rien auprès de l’obligation de la vivre. »

Source : Texte © Wikipédia
biographie en cours d’élaboration
Tristan Bernard portrait
Tristan Bernard sépulture
Tristan Bernard illustration
Tristan Bernard par Toulouse-Lautrec