Ernest MERCIER

Division 15

Industriel.

4 février 1878, Constantine, Algérie

11 juillet 1955, Paris

Admis à Polytechnique en 1897, Ernest Mercier opte à sa sortie pour une carrière dans le corps des ingénieurs du génie maritime. Il est affecté au port de Toulon dont il modernise les installations, notamment le réseau électrique. Pour se perfectionner, il suit entre 1905 et 1908, les cours de l’École Supérieure d’Électricité.

Pendant la Première Guerre mondiale, mobilisé dans les troupes de marine, il combat dans les Balkans et les Dardanelles.

Les deux grands secteurs où il va être actif, l’électricité et le pétrole, sont à la fois alors les plus nouveaux, et ceux qui, dans les années 1920, vont le plus tirer l’économie française.

En 1919, il joue un rôle clef dans la fondation de l’Union d’électricité. Il la préside ainsi que la Société lyonnaise des eaux et de l’éclairage. Dans l’entre-deux-guerres, il est un acteur important du domaine de l’énergie électrique en France, à travers le Groupe de Messine, construisant centrales thermiques et barrages hydro-électriques. Il conçoit l’usine d’électricité de Gennevilliers, qui est la première supercentrale européenne. Il sera aussi le PDG de la société Alsthom de 1933 à 1940.

En 1923, il est chargé par Raymond Poincaré sur la suggestion de Louis Pineau, son conseiller aux affaires pétrolières et de Louis Loucheur, ministre de la Reconstruction, de dynamiser et de restructurer le secteur pétrolier en bâtissant une entreprise d’une taille suffisante pour être l’opérateur de référence dont le pays avait besoin. La Compagnie française des pétroles (CFP) est fondée en mars 1924.

la CFP se développe grâce à l’exploitation de pétrole près de Kirkouk en Irak, puis en Colombie et au Venezuela. Mercier renforce l’intégration verticale de son groupe en construisant des moyens de transport pétrolier et des raffineries à Gonfreville, près du Havre et sur l’étang de Berre, près de Martigues.

En décembre 1925, il fonde le Redressement français, un mouvement patronné par le maréchal Foch destiné à « rassembler l’élite et éduquer les masses ».

Il continue à être actif dans le domaine de la politique étrangère. En 1931, il prend la tête du comité français Pan-européen. En 1932, un comité d’experts se réunit sous les auspices du Redressement français et préconise une alliance avec l’Angleterre pour faire pression sur les Allemands. En 1934, il préconise un rapprochement avec l’URSS de manière à encercler l’Allemagne.

En mai 1940, l’ambassadeur américain à Paris lui demande d’organiser la distribution de l’aide offerte par la Croix Rouge américaine.

Même si le régime de Vichy compte d’anciens membres du Redressement français comme Raphaël Alibert (ministre de la justice) ou Hubert Lagardelle, Ernest Mercier ne collabore pas. Il pensait que c’est en partie par vengeance que Yves Bouthillier, un ancien du redressement français alors ministre des finances, avait créé une législation limitant le nombre de postes d’administrateur qu’une personne pouvait occuper qui le força à quitter la CFP. Ayant épousé en secondes noces en 1927 Marguerite Dreyfus, la nièce d’Alfred Dreyfus, il fut également l’objet d’attaques antisémites, poursuivi par la haine que lui portait son ancien collaborateur Alibert, proche du maréchal Pétain. Il n’échappa à la déportation que parce que, le jour où il devait être arrêté, il était hospitalisé victime d‘un empoisonnement du sang. Il fit partie par la suite du même réseau de résistance que l’architecte Auguste Perret et André Siegfried.

En novembre 1944, il participe à la conférence de Rye, réunion d’hommes d’affaires internationaux désireux de faire « une étude préliminaire des bases économiques de la paix ».

En 1946, quand les compagnies d’électricité qu’il a dirigées sont nationalisées pour former l’EDF, sa carrière de dirigeant d’entreprise prend fin. Il continue toutefois à présider la branche française de la Chambre de commerce internationale et siège au conseil d’administration de diverses sociétés, dont la Compagnie du Canal de Suez et la Société alsacienne de constructions mécaniques (vice-président). Il est vice-président du Centre des hautes études américaines.

En tant qu’ingénieur il poursuit des recherches sur les turbines électriques. Il est nommé vice-président de l’Académie de marine et grand officier de la Légion d’honneur.

Source : Texte © Wikipédia
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