Marie-Louise JAY
Femme d’affaires et philantrope.
Issue d’une famille campagnarde, Marie-Louise Jay monte à Paris à l’âge de 15 ans pour trouver du travail. Elle est embauchée comme vendeuse à La Nouvelle Héloïse, une boutique de lingerie féminine. Elle y fait la connaissance en 1856 de son futur époux, Ernest Cognacq qui vient de l’île de Ré pour tenter, comme elle, de gagner sa vie à Paris. Elle devient ensuite première vendeuse au rayon confection du magasin Le Bon marché.
Le 17 janvier 1872, ils se marient, alors qu’Ernest Cognacq vient de s’établir à son compte depuis 1869 dans une modeste boutique, au coin des rues de la Monnaie et du Pont-Neuf, à l’enseigne La Samaritaine.
Les affaires florissent et le magasin est aménagé dans un style contemporain, de type Art nouveau, par l’architecte Frantz Jourdain en 1883.
À leur mort, le couple laisse une entreprise florissante de quelque 8 000 employés et d’une surface de vente de 48 000 m².
La « réussite » du couple n’est pas tant une affaire commerciale, mais plutôt une grandeur d’âme et la répartition de leur richesse pour des œuvres à caractères philantropiques et sociales.
Le 16 juillet 1914, La Samaritaine est constituée en société en commandite par actions, et 65 % des bénéfices sont redistribués chaque année. Les Cognacq-Jaÿ cèdent la moitié du capital aux salariés et l’autre moitié à la Fondation qu’ils créent en 1916.
La Fondation Cognacq-Jaÿ a pour mission de faire fonctionner une maternité, une maison de retraite, un « pouponnat » prenant en charge 40 enfants d’employés jusqu’à l’âge de cinq ans, un orphelinat pour cinquante enfants, une maison de repos et de cure en montagne à Monnetier-Mornex, deux ensembles immobiliers de 236 et 300 logements bon marché pour familles nombreuses, colonies de vacances à la mer et à la montagne pour les enfants du personnel, un musée, etc.
Le prix Cognacq-Jaÿ a été créé grâce à un don de 20 000 francs or donné à l’Institut de France, destiné aux familles nombreuses.