Louis ANDRIEUX
Homme politique.
Après avoir fait son droit à Paris, il adhère aux idées républicaines et il fonde l’éphémère hebdomadaire, Le Travail, en 1861 avec Georges Clemenceau et d’autres jeunes du Quartier latin. Inscrit au barreau de Lyon, il devient franc-maçon.
Lorsqu’éclatent les émeutes à l’annonce de la défaite de Sedan, il est incarcéré à la prison Saint-Joseph de Lyon en 1870. Il est libéré par les émeutiers et devient rapidement procureur.
Désormais du côté du pouvoir, il participe comme procureur de la République à la répression de l’insurrection d’avril 1871 qui secoue Lyon à la suite de la Commune de Paris.
Ce coup d’éclat et son rapport parlementaire sur l’amnistie (partielle) des Communards lui valent d’être nommé Préfet de Police de Paris en 1879, après la victoire électorale des républicains de 1877. En fonction du 4 mars 1879 au 16 juillet 1881, il fait preuve d’une rigueur sans faille.
Louis Andrieux développe une activité considérable dans la presse. Il fonde en octobre 1876 Le Petit Parisien, dont il assure la rédaction en chef. Le tirage de celui-ci explose, grâce notamment aux feuilletons qu’il publie « en rez-de-chaussée ». Les 10 000 exemplaires de 1877 deviennent 1 450 000 en 1914 : c’est le plus grand quotidien de la IIIe République. Il collabore ensuite à La Justice, journal politique créé en janvier 1880 par Georges Clemenceau. Il est encore directeur du Jour, en 1883, puis de La Ligue en 1884-1885.
Louis Andrieux est entre-temps ambassadeur de France en Espagne en mission temporaire d’octobre 1881 à avril 1882.
Élu député du Rhône en 1876, Louis Andrieux est un des signataires du manifeste des 363 lors de la crise du 16 mai 1877. Il est réélu en octobre 1877 et 1881 dans le Rhône, puis dans les Basses-Alpes, en 1885. Battu en 1889, il se présente dans plusieurs départements, sans pouvoir se faire élire. Son élection comme sénateur des Basses-Alpes, en 1903, est ensuite invalidée. Ce n’est qu’en 1910 qu’il redevient député de Forcalquier, et le restera jusqu’en 1924.
Pendant son séjour en Empire chérifien à l’époque du Protectorat français du Maroc, Louis a fondé en 1913 un club sportif omnisports dont il a donné comme nom Union Sportive Marocaine et comme logo le coq français avec les couleurs du drapeau français. Étant républicain opportuniste qui se rapproche un temps du boulangisme et de l’antidreyfusisme puis finit sa carrière au sein des groupes parlementaires de l’Alliance démocratique (centre-droit), est un tenant de l’ordre. Mais comme d’autres conservateurs, il défend le droit de vote des femmes dans la « chambre bleu horizon » de 1920.
- Chevalier de la Légion d’honneur (2 août 1840)