Charles LUIZET
Militaire, résistant, préfet de la Corse libérée, puis préfet de police de Paris.
De 1923 à 1940, Charles Luizet effectue sa carrière d’officier en Algérie au Maroc et devient, en juin 1940, administrateur français de la zone internationale de Tanger.
A l’occasion de l’appel du 18 juin il se rallie au général De Gaulle et met en place à partir de sa position en Afrique du Nord, un réseau de renseignement, et agit concrètement pour aider Londres. Il continue son action de résistance à Vichy jusqu’en 1943.
Le 30 mai 1943, De Gaulle arrive à Alger. Le « Comité français de libération nationale » (CFLN), est constitué le 3 juin, Charles Luizet est nommé secrétaire général pour la police et les Affaires Musulmanes. Le gouvernement d’Alger se met en place et prépare alors la reconquête de la métropole .
Charles Luizet est nommé préfet de la libération de la Corse, où il arrive le 14 septembre 1943, avec les premières troupes, sur le croiseur Le Fantasque. Il organise, en plein combat (la Corse est encore occupée par les Allemands et les Italiens), au nom du CFLN, la remise en route de l’administration du premier département français métropolitain libéré. Il accueille De Gaulle le 8 octobre à Ajaccio, et l’accompagne dans sa tournée de l’île.
En juin 1944, la Corse est remise en ordre ; Charles Luizet est nommé commissaire de la République et envoyé en mission à Londres.
Nommé peu après préfet de police de Paris, Charles Luizet prend ses fonctions à la préfecture de police le 19 août, dès l’enlèvement de celle-ci par les policiers patriotes. Avec l’aide notamment d’Alexandre Parodi, représentant du Gouvernement provisoire, et Henri Rol-Tanguy, le chef des FFI, il dirige l’insurrection jusqu’à l’arrivée du premier char du capitaine Raymond Dronne, le 24 août au soir.
Le lendemain, Charles Luizet reçoit à déjeuner, vers 13 heures, le général Leclerc ; la capitulation allemande est signée ensuite, dans la salle de billard des appartements préfectoraux, par le général Leclerc et le général Von Choltitz. De Gaulle arrive à la gare Montparnasse en fin d’après-midi, et se rend au Ministère de la Guerre où « les deux piliers de l’État que sont, en l’attendant, le préfet Charles Luizet et le délégué général Alexandre Parodi, viennent faire le point avec lui » (Jean Lacouture).
Les mois qui suivent la Libération de Paris sont éprouvants, car il convient de remettre en marche l’État. Les tensions sont vives entre les anciens de la France libre, les résistants, les FFI, et les considérations politiques ne sont pas absentes. L’épuration bat son plein, et il n’est pas facile d’arbitrer entre les différentes factions. Luizet se bat pour obtenir l’attribution de la Légion d’honneur à la Préfecture de police, ce qui est mal perçu par les militaires. Il est en première ligne pour appliquer les directives gouvernementales, notamment en matière de sécurité publique : c’est l’époque de Pierrot le fou et du célèbre gang des Tractions Avant, spécialisé dans les braquages. Sur la proposition de Marthe Richard, Charles Luizet décide la fermeture des maisons closes dans les 3 mois. C’est l’époque de l’épuration, avec les vengeances personnelles, les abus, les lettres anonymes, etc.
Pendant deux ans et demi, Charles Luizet tiendra les rênes de la Préfecture ; mais de Gaulle est parti en janvier 1946, ses protégés sont devenus des obstacles pour le nouveau gouvernement. Charles Luizet est écarté, en mars 1947.
Des problèmes de santé l’affectent : il a été opéré en janvier d’une tumeur au cerveau, et il a beaucoup de mal en s’en remettre.
Nommé gouverneur général de l’Afrique-Équatoriale française en mai 1947, il est pris de malaise au cours d’une inspection au Tchad. Rapatrié à Paris, il décède le 21 septembre 1947.
• Commandeur de la Légion d’honneur
• Compagnon de la Libération par décret du 17 juillet 1945
• Croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs (3 citations)
• Médaille de la Résistance française
• Ordre de l’Empire britannique à titre civil (Commandeur)
• Commandeur du Ouissam alaouite
• Médaille de la Liberté (Medal of Freedom)
biographie en cours d’élaboration