Henri CHAPRON
Carrossier automobile.
Au début du xxe siècle, Henri Chapron, à l’âge de 14 ans, alors apprenti sellier, part sur son vélo, en tant que « compagnon du Tour de France ». Il apprend tous les métiers de la carrosserie, allant de ville en ville, de patron en patron. Il va jusqu’en Algérie.
En décembre 1919, Henri ouvre son atelier de carrosserie à Neuilly-sur-Seine. Il rachète le surplus des Ford T laissées par l’armée américaine au service des Domaines après la Première Guerre mondiale pour les transformer d’abord en véhicules utilitaires, puis en voitures de tourisme. En 1923, il décide de s’agrandir et déménage à Levallois-Perret où l’affaire reste jusqu’à sa fermeture, fin décembre 1985.
De 1919 à 1929, Henri Chapron travaille à partir de châssis Ford, De Dion-Bouton, Morris-Léon Bollée, Ballot, Unic et Delage. Il construit également quelques modèles sur Avions Voisin, Hispano-Suiza, Fiat, Peugeot, Citroën, entre autres.
De 1929 à 1935, Henri Chapron œuvre sur Delage, Lorraine, Voisin, Bugatti, Hispano-Suiza, De Dion-Bouton, Fiat, Talbot, Lancia, Panhard, Chenard et Walcker et Delahaye mais il carrosse aussi des marques américaines telles que Packard, Nash, Graham Paige, Buick, Chrysler, Ford, Cadillac et La Salle. Pendant cette période, Chapron produit également quelques véhicules commerciaux, ambulances, bus pour Laffly, Bernard, Latil, Lavigne, Rochet-Schneider et Delahaye.
Enfin, jusque dans les années 1950, il réalise ses produits à partir de châssis des marques Delage, Delahaye (types 135 et 235), Hotchkiss, Talbot-Lago et Rolls-Royce.
À partir de 1954, la construction à la chaîne se développe avec les voitures monocoques. Outre les marques de luxe françaises, beaucoup de carrossiers disparaissent. Chapron, lui, artiste avant tout, continue. Après avoir transformé des modèles Autobleu, Peugeot, Renault, Salmson et Simca, Chapron imagine une petite série de coupés et de cabriolets sur base de Renault Frégate. Il carrosse spécialement en 1961 une Rolls-Royce Phantom V. Il réalise alors des carrosseries spéciales sur Rolls-Royce, Bentley, Rover et Cadillac.
En 1958, il est séduit par la nouvelle Citroën DS au design aérodynamique et décide de transformer la carrosserie DS Berline d’abord en cabriolet « 4 places » puis en cabriolet « 2 places ». Ces modèles deviendront respectivement « La Croisette » et « Le Caddy ». Quelques années plus tard, il crée un autre modèle de cabriolet « Le Palm Beach », plusieurs modèles de « coupés » « Le Paris », « Le Concorde » ainsi que « Le Dandy » et « Le Léman ». Deux modèles de berline portent les dénominations de « La Majesty » et de « La Lorraine ».
Son cabriolet DS fait sensation au Salon de l’automobile 1958. Les dirigeants de Citroën viennent le voir à Levallois pour lui proposer un accord de production. Pendant 2 années, les équipes Chapron et Citroën collaborent de façon à renforcer les normes de sécurité sur la voiture et à en minimiser le coût de production. Citroën fournira à Chapron une base de travail pour la production du cabriolet de Série Chapron sur Citroën DS et ID (le châssis ainsi que quelques pièces d’origine). Le cabriolet de Série est présenté au Pré Catelan puis au Salon de l’Automobile de Paris de 1960. Ce cabriolet sera commercialisé par Citroën ce qui permettra aux acheteurs de bénéficier d’une garantie sur les cabriolets Chapron « de série » achetés.
En 1968, Henri Chapron produit un modèle spécial étendu de la DS pour Charles de Gaulle puis, en 1972, il livre deux SM décapotables rallongées pour Georges Pompidou. Ces modèles furent utilisés officiellement pour la première fois lors de la visite de la reine Élisabeth II, ensuite pour la visite du pape Jean-Paul II et restèrent en service jusque sous Jacques Chirac. En 1972, il livre un cabriolet sur Cadillac pour le roi du Maroc Hassan II.
Lorsque la Citroën SM est introduite en 1970, Chapron en crée deux variantes, un cabriolet la « Mylord » en 5 exemplaires, de 1971 à 1973 et une berline l’Opéra » en 7 exemplaires, de 1972 à 1974.
Henri Chapron meurt le 14 mai 1978 dans sa 92e année. L’entreprise, reprise par son épouse, Françoise, depuis 1968, lui survit jusqu’en décembre 1985, le temps de produire quelques versions de luxe de la Citroën CX et de la Peugeot 604, des landaulets et des voitures blindées. Elle cesse ses activités fin 1985.
biographie en cours d’élaboration